PAROISSE PROTESTANTE DE SION

 

PAROISSE PROTESTANTE DE SION

A propos du temple protestant de Sion

Le temple protestant de Sion a été inauguré en 1970; il est dû à l’architecte Pierre Schmid. Il a remplacé le premier édifice protestant construit en Valais datant de 1876.

Une église protestante sera belle, dès qu’elle sera construite et arrangée de la manière la plus propre à sa destination (Elie Bertrand, Lettre sur la construction et l’arrangement intérieur d’une église destinée à l’usage des protestants, 1755)

Comme beaucoup d’églises construites dans les années 1960-1970, le temple protestant de Sion est en béton cru de coffrage. Il échappe fort heureusement à deux défauts majeurs de trop de temples édifiés selon ce mode-là de construction : une esthétique industrielle en forme de boîte à chaussures et une acoustique à réverbération qui les rend impropres à la célébration d’un culte qui, par nature, fait très large place à la parole.

Le défi, à Sion, était au premier chef de donner lieu à un édifice dont la destination cultuelle ne doit pas faire de doute, même s’il abrite à juste titre d’autres activités que le culte, tout en se distinguant nettement d’une architecture relevant des constantes propres à la spiritualité catholique. C’est à cet égard une réussite, d’autant que ce temple tient bien sa place dans l’environnement urbain où il est situé. Son dispositif d’accès lui confère même une majesté qui, dépourvue de toute prétention inconsidérée, est de particulièrement bon aloi dans une ville où, voilà quelque cent ans, le protestantisme ne pouvait guère espérer avoir pignon sur rue. Il y a maintenant droit de cité et même droit de sonner ses cloches, mais en restant à sa place, sans blesser inutilement la confession dominante.

A Sion, une fois franchie la porte de la salle de culte, on voit des visages, et l’emplacement un peu latéral de cette porte par rapport aux rangées de sièges incite à y prendre place non loin de la chaire et de la table de communion. Là encore, c’est gagné. Conformément à l’usage le plus répandu aux premiers siècles du protestantisme, la salle est organisée en large et non en long, ce qui diminue d’autant la distance entre les fidèles et le prédicateur, d’où un gain notable de visibilité et d’audibilité.

Une fois assise, l’assistance se trouve face à un ensemble visuel assez complexe : mur dont les circonvolutions évitent le piège des parois brutes contre lesquelles vient trop souvent se heurter le regard des fidèles, orgues installées heureusement de face (le réflexe normal n’est jamais d’écouter un instrument situé derrière soi), paroi de bois évoquant subtilement la croix par un évidement, enfin chaire et table de communion.

Bernard Reymond, professeur honoraire de théologie